Wille-zur-Macht

La volonté de puissance

Vendredi 24 septembre 2010 à 16:24

Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux 
Nous présentons nos remerciements à Dieu et nos salutations à notre 
Prophète Mohamad, aux membres de sa sainte famille et aux compagnons fidèles
Monsieur le Président, chers collaborateurs, mesdames et messieurs, 

Je remercie Dieu qui m’a donné l’occasion de participer de nouveau à 
cette grande réunion internationale. Depuis quatre ans, je vous parle des 
problèmes auxquels le monde et confronté, de leurs origines et des raisons 
pour lesquelles ces problèmes demeurent, de la nécessité d’une révision de 
la pensée et de la politique des grandes puissances et de la nécessité de 
trouver de nouvelles solutions.   
Il existe deux méthodes opposées dont l’une accorde la priorité aux 
intérêts matériels sur les autres, avec un développement inégal et un 
développement de l’injustice, de la pauvreté et des privations, le mépris 
des êtres humains, la violence, l’occupation et la ruse, pour dominer le 
monde et imposer ses volontés aux autres peuples, et pour généraliser le 
découragement et donner une sombre image de l’avenir à l’humanité. 
L’autre méthode consiste à avoir foi en Dieu, aux enseignements des 
Prophètes, à respecter la dignité humaine et à aimer les autres, pour créer 
un monde de sécurité, de liberté, de bien être et de paix, pour tous, et 
dans le respect de la justice et de la spiritualité.   
Ce mouvement qui respecte chaque individu, chaque peuple et chaque culture 
nationales et humaine, rejette les injustices dans le monde et recherche 
l’égalité de tous devant la loi, en profitant des possibilités qui existent 
et des occasions d’enseignement, pour le développement de l’être humain et 
le progrès, et l’espoir en l’avenir.   
J’ai parlé de la nécessité d’une nouvelle vision du monde et de 
l’être humain, et de la nécessité de créer de nouveaux systèmes de 
contrôle, justes et humains, pour construire l’avenir.   
Chers amis et confrères 
Aujourd’hui, je voudrais présenter un point sur les dimensions du 
changement et les transformations qu’il faut entreprendre. 
Il est clair que la poursuite de la situation actuelle qui règne dans le 
monde, est impossible. Les mauvaises conditions actuelles sont contraires à la 
nature humaine et contraires à l’objectif de la création du monde et de 
l’être humain.   
Il n’est plus possible de créer des richesses artificielles sur papier qui 
représentent des dizaines de milliards de dollars, et de les injecter dans 
l’économie mondiale ou de transférer sur les autres, les problèmes 
d’inflation, les problèmes économiques et sociaux, en occasionnant des 
déficits budgétaires gigantesques, et de transférer les richesses des autres 
pays dans l’économie de certains gouvernements. 
La machine économique du capitalisme touche à sa fin avec son système 
injuste et unilatéral qui ne peut continuer.   
L’époque où il était possible d’imposer à la communauté 
internationale le capitalisme sans cœur et les goûts d’un groupe 
particulier, et d’imposer leur pouvoir au nom de la mondialisation et de leur 
empire, est révolue. Le temps d’une morale et de critères à géométrie 
variable, et du mépris des peuples est terminé.   
Il est illégal que les résultats voulus par certains gouvernements soient 
imposés et que leur seul critère d’existence ou non d’une démocratie et 
de liberté, sous une apparence de recherche de justice qui cache les pires 
menaces et les pires ruses, soit présenté comme démocratique, et que la 
dictature soit présentée comme démocrate.   
Le temps est révolu où certains définissaient eux-mêmes la démocratie et 
la liberté, et se considéraient comme des modèles dans ces domaines, alors 
qu’ils sont les premiers à en violer les règles, se placent en tant que 
juges et exécuteur des peines, et luttent contre les gouvernements qui sont 
vraiment fondés sur elle.   
Le développement des libertés dans le monde et la prise de conscience des 
peuples ne permettent plus ces accès de mauvaise humeur et c’est pour cette 
raison que la majorité des peuples et entre autre le peuple américain, 
attendent des changements, profonds et authentiques, et accueillent à bras 
ouverts les slogans de réforme.   
Qui pense qu’il est possible de poursuivre ces politiques inhumaines en 
Palestine ?   
Le fait qu’un peuple, contrairement à tous les critères humains, soit 
victime d’une propagande trompeuse depuis soixante ans, d’attaques 
militaires, de bombardements et même d’armes prohibées, et expulsé de chez 
lui, et en échange n’ait même pas le droit de se défendre alors que les 
envahisseurs et les occupants sont présentés à la communauté internationale 
stupéfaite, comme des « partisans de la paix » qui agissent de leur plein 
droit, et les opprimés comme des terroristes, est inacceptable.   
Comment est-il possible que des occupants qui massacrent les femmes et les 
enfants, détruisent les maisons, les champs, les écoles, les hôpitaux, 
profitent du soutien inconditionnel de certains gouvernements. Un peuple sans 
défense, pour avoir défendu sa patrie et ses biens, est assiégé et privé de 
nourriture, d’eau, de médicaments, et victime d’un véritable génocide. On 
les empêche même de reconstruire à l’approche de l’hiver, les maisons 
détruites pendant les vingt deux jours de l’attaque sauvage des soldats 
sionistes. Et voilà que les occupants et leurs complices lancent des slogans 
sur les Droits de l’homme et se permettent de donner des leçons et 
d’exercer des pressions sur les autres pays.   
Il est inacceptable qu’un groupe minoritaire, grâce à un réseau complexe 
et des projets inhumains, dirige une partie importante de l’économie, de la 
politique et de la culture mondiale, lance une nouvelle forme d’esclavage et 
détruise la réputation des peuples même de l’Europe et des Etats-Unis, pour 
la réalisation de ses objectifs racistes.   
Il est inacceptable qu’un groupe, à plusieurs milliers de kilomètres de la 
région du Moyen Orient, lance une actions militaire et apporte avec lui, le 
massacre, la guerre, le terrorisme, les menaces et l’oppression, alors que le 
souci des peuples de la région pour leur destin et leur sécurité, leurs cris 
et leurs condamnations des injustices, et leur soutien à leurs compatriotes et 
leur coreligionnaires, sont considérés comme des actes contraires à la paix 
et des ingérences dans les affaires d’autrui.   
Voyez ce qui se passe en Afghanistan et en irak.   
Il n’est plus possible, en prétextant une lutte contre le terrorisme et le 
trafic de drogue, d’occuper militairement un pays, et qu’en même temps, la 
production de drogue et le terrorisme augmentent, et que des milliers 
d’innocents soient tuées, blessées ou déplacés, que les infrastructures 
soient détruites, que la sécurité de la régions soit menacée, tandis que 
les responsables de cette situation accusent sans cesse les autres.   
On ne peut pas parler d’amitié et de coopération avec les autres peuples, 
et en même temps augmenter ses bases militaires dans le monde entier et en 
Amérique latine. Cette situation ne peut pas durer. Il est inacceptable de 
poursuivre une politique d’expansion militaire et inhumaine, car le langage de 
la force et de la menace a des conséquences très graves et ne fait 
qu’augmenter les difficultés.   
Il est inacceptable que le budget militaire de certains pays dépasse le 
budget militaire total de tous les autres pays, que chaque année des centaines 
de milliards de dollars soit consacrées aux ventes d’armes, que des stocks 
d’armes chimiques, biologiques et atomiques soient constitués, que leurs 
bases militaires se multiplient partout dans le monde et en même temps, 
qu’ils se permettent d’accuser les autres de militarisme et d’empêcher, 
au nom d’une lutte contre la prolifération des armements et en surexploitant 
les possibilités qui existent dans le monde, les autres pays de progresser au 
niveau scientifique. 
Il est inacceptable que les Nations Unies et le Conseil de sécurité qui 
doivent être les représentants de tous les peuples et de tous les 
gouvernements, soient à leur service et au service de leurs intérêts et de 
leurs diktats. Dans un monde où la culture, la pensée et l’opinion publique 
sont des agents déterminants, la poursuite de cette situation est impossible et 
des changements importants sont indispensables.   
Nous souhaitons l’instauration d’un nouvel ordre dans le monde.   
Le deuxième point est que les changements doivent se faire au niveau 
idéologique et au niveau pratique dans les institutions et les méthodes, et de 
façon fondamentale. Il est impossible de créer un monde acceptable et de faire 
des changements en gardant les bases idéologiques qui sont elles-mêmes 
responsables de tous ces problèmes. Le libéralisme et le capitalisme qui ont 
coupé l’être humain de la morale et de Dieu, non seulement ne peuvent pas 
apporter le bonheur mais sont à l’origine des malheurs, des guerres, de la 
pauvreté, des injustices et de la misère. Tout le monde a vu comment les 
courants économiques influencés par des tendances politiques, ont sacrifié 
les intérêts des peuples au profit de quelques capitalistes sans morale.   
Ces structures ne peuvent pas être à l’origine de réformes.   
Les structures politiques et économiques qui sont apparues après la seconde 
guerre mondiale et qui répondaient à une volonté de contrôle sur le monde, 
n’ont pas pu assurer une justice et une sécurité durable. Les dirigeants qui 
n’ont aucun souci pour les gens et qui ont détruit en eux-mêmes leur sens de 
la justice, ne peuvent pas apporter la paix et la justice au monde.   
Grâce à Dieu, de la même façon que le marxisme est devenu une simple 
étape historique, le capitalisme boulimique aussi disparaitra de la scène. Car 
la volonté divine comme le dit le Coran, veut que le mal soit comme l’écume 
vouée à disparaitre, et seules les choses dont la société peut profiter sont 
destinées à demeurer. Nous devons tous faire attention et empêcher que les 
objectifs de l’arrogance, entachés d’injustices et de manque d’humanité, 
se réalisent par des changements de slogans et d’emballages.   
Le monde a besoin de changements fondamentaux et tout le monde doit aider et
coopérer pour que ces changements se réalisent dans la bonne direction et pour 
que personne et aucun gouvernement ne puissent s’estimer supérieur et 
dispensé de réformes, et en prétendant être le maitre du monde, veuille 
imposer ses idées à tout le monde.   
Troisième point : les raisons principales des problèmes qui existent dans le 
monde, sont le rejet chez les dirigeants des règles de morale, des valeurs 
humaines et des enseignements des Prophètes. Malheureusement dans la majorité 
des réunions internationales, nous ne voyons aucun souci ni volonté de 
sacrifice pour sauver les autres et assurer leur bien être, ou pour la justice 
et le respect de la dignité humaine qui ont laissé la place à l’égoïsme, 
aux exigences démesurées et au plaisir personnel. Le monothéisme a laissé la 
place à l’adoration du moi et certains se sont assis à la place de Dieu et 
sans aucune qualification, veulent à tout prix imposer leurs diktats au monde. 

Le mensonge a pris la place de la vérité, l’hypocrisie celle de la 
sincérité et l’égoïsme celle du sacrifice pour autrui. La ruse s’appelle 
désormais politique et intelligence, et le vol des richesses d’autrui 
s’appelle construction et développement. L’occupation des territoires des 
autres se fait au nom de la démocratie et de la liberté et la répression des 
peuples sans défense s’appelle maintenant défense des Droits de l’homme.   

Chers amis et confrères,   
La solution des problèmes mondiaux et l’instauration de la justice et de la 
paix, ne peuvent se faire sans mobilisation générale et la coopération de 
tous les peuples et de tous les gouvernements. La politique des pôles qui 
était celle de quelques gouvernements qui voulaient dominer le monde, est 
révolue.   
Aujourd’hui, nous devons réagir à la situation actuelle, tous ensemble, 
prendre au sérieux les changements et essayer tous ensemble, de revenir aux 
valeurs et morales, humaines et naturelles. Les prophètes et les justes sont 
venus pour montrer aux êtres humains leur vérité et leurs responsabilités 
individuelles et sociales.   
La pureté, la foi limpide au Dieu unique, au jugement dernier et à la 
justice dans les deux mondes, la recherche du bonheur véritable dans le bonheur 
des autres, du bien être et de la sécurité dans le bien être et la 
sécurité des autres, le respect des être humains et les efforts pour le 
développement de bonnes relations au lieu de la rancune, de l’égoïsme, et 
le développement du service des autres au lieu de la domination des autres, 
font partie des enseignements des Prophètes (AS) depuis Noé jusqu’au 
Prophète Mohamad (Que les salutations divines l’accompagnent), en passant par 
Abraham (AS), Moïse (AS) et Jésus (AS). Tous sont venus pour qu’il n’y ait 
plus de guerre, de privilèges, de pauvreté et d’ignorance, et pour que tous 
les peuples et les sociétés vivent heureux. Les Prophètes sont le meilleur 
cadeau de Dieu à l’humanité.   
Quatrième point : A mon avis, nous avons tous des décisions à prendre et le 
secrétaire des Nations Unies peut prendre des mesures en fonctions de ces 
nécessités, et prendre la direction des affaires avec :   
1-    La révision des structures des Nations Unies et leur transformation en une 
organisation actualisée et populaire, libre, juste et influente dans les 
questions mondiales. La réforme des structures du Conseil de sécurité, la 
suppression du droit de véto qui est un privilège injuste, le respect 
immédiat et complet des droits du peuple de Palestine, avec l’organisation 
d’un référendum libre pour une cohabitation pacifique des musulmans, des 
chrétiens et des juifs palestiniens, et l’arrêt des ingérences en Irak, en 
Afghanistan, en Afrique, en Amérique latine, en Asie et en Europe.   
« Un gouvernement athée peur survivre mais pas un gouvernement qui se rend 
coupable d’oppression », c’est une parole du Prophète suprême (AS). 
L’oppression et le viol des droits des Palestiniens, la poursuite de l’exil 
des véritables propriétaires de la Palestine et de la terre sainte, la 
destruction des maisons par les occupants de Qods, les bombardements des civils 
au Pakistan en Afghanistan, ainsi que la situation dans la prison de Guantanamo 
qui n’a pas encore été fermée malheureusement et dans d’autres prisons 
secrètes en Europe, se poursuivent. La poursuite de cette situation contribue 
au développement de la rancune et des violences. Il faut empêcher ces 
oppressions. Malheureusement les rapports officiels sur les activités des 
sionistes dans la Bande de Gaza, n’ont pas été publiés intégralement. Le 
secrétaire des Nations Unies a une lourde responsabilité dans ce domaine 
qu’il doit respecter. La communauté internationale attend avec impatience une 
juste punition de ceux qui ont attaqué Gaza et massacré les gens sans défense 
de cette région.   
2-    La réforme des structures économiques en fonction des règles d’une 
économie morale et humaine, au service de tous et dans le respect de la 
véritable justice. Il faut rechercher des relations économiques qui tiennent 
compte des possibilités et des aptitudes des peuples, et leur permettent de se 
développer et d’offrir le bien être aux prochaines générations.   
3-    La réforme des relations politiques au niveau international qui doivent 
être fondées sur une paix et une amitié durables, avec la fin de la course 
aux armements et des politiques destructrices, et la destruction des armes 
atomiques, chimiques, et biologiques, pour le développement de l’utilisation 
des énergies modernes et civiles, et les progrès de l’humanité.   
4-     La révision des modèles culturels, dans le respect des coutumes des 
peuples, avec le développement de la morale et de la spiritualité, et le 
développement de familles heureuses et épanouies, capables de jouer leur rôle 
de colonne vertébrale d’une société heureuse   
5-     Un effort général pour la protection de l’environnement et le respect 
des conventions internationales pour empêche la destruction des ressources 
naturelles limitées.   

Le peuple iranien après des élections grandioses et libres, a ouvert une 
nouvelle page de son développement national et de ses relations 
internationales, et dans un vote décisif, m’a remis ces responsabilités. Je 
déclare que le grand peuple iranien et le régime de la République islamique 
dont le gouvernement est un des plus populaires au monde, sont prêts en 
utilisant toutes ses possibilités culturelles, politiques et économiques, à 
participer de façon active et influente, pour l’élaboration de solutions 
humaines dans un programme juste et reconnu par tous, pour faire disparaitre les 
inquiétudes et les problèmes de la société humaine. 
Le peuple iranien qui a une très grande civilisation, a été la plus grande 
victime du terrorisme et pendant les dix premières années de ses trente ans de 
Révolution, a subi les pires violences et répondu aux pires attaques 
militaires.   
Nous sommes victimes de l’inimitié et de la colère de ceux qui à 
l’époque de la guerre imposée, ont soutenu de toutes leurs forces, les 
agressions de Saddam et son utilisation des armes chimiques, et qui, pour mettre
un terme à la malfaisance de ce même Saddam, ont envahi ensuite l’Irak. 
Aujourd’hui, notre peuple souhaite un monde de beauté et d’amitié pour 
tous, et annonce que tout en défendant ses droits légitimes, il défendra 
aussi la paix et la sécurité des peuples, la justice, la spiritualité et le 
respect de la dignité humaine.   
Notre peuple est prêt pour cela, à serrer les mains qui se tendent avec 
sincérité. Aucun peuple s’il veut progresser, ne doit se sentir dispensé 
des réformes et des changements. Nous accueillons de façon positive, les 
changements authentiques et humains, et sommes prêts à coopérer activement à
une réforme fondamentale du monde.   
Pour cette raison nous insistons sur le fait que la seule issue est le retour 
au monothéisme et à la justice.   
C’est le plus grand espoir et la meilleure occasion pour toutes les époques 
et les générations. Sans foi en Dieu, sans désir de justice et sans volonté 
de lutter contre les injustices et les privilèges, le monde ne pourra pas se 
construire. Les êtres humains sont l’axe de la création, le privilège de 
l’être humain est son humanité qui est à la recherche de la justice, de la 
pureté, de l’amour, de la connaissance et de toutes les autres perfections. 
Tous les êtres humains doivent pouvoir avoir accès à ces perfections. La 
suppression de l’une d’entre elles est la suppression d’une des dimensions 
humaines. Ce sont des points communs qui relient toutes les sociétés et 
constituent les bases de la paix et de la sécurité.   
Les religions divines ont prêté attention aux différentes dimensions de la 
vie humaine, comme le monothéisme, la morale, la justice, la lutte contre 
l’oppression et les efforts pour instaurer des gouvernements justes et 
honnêtes.   
Abraham a lancé l’appel au monothéisme à Nemroud, Moïse au pharaon, 
Jésus et Mohamad (AS) se sont opposés aux oppresseurs de leur époque et ont 
été menacés de mort et expulsés de leur terre natale.   
Sans résistance et sans revendications, l’injustice ne sera pas éliminée 
dans le monde.   

Chers amis et confrères, 

Quant au sixième point, je dirai que le monde est en pleine évolution. Les 
promesses divines à l’humanité sur une vie idéale et humaine, sont en train 
de se réaliser, viendra un jour où la justice remplira le monde et où chaque 
être humain sera respecté.   
C’est alors que s’ouvrira la voie de la spiritualité et du mouvement vers 
Dieu, avec la manifestation des Noms divins. L’être humain doit arriver à un 
stade où il sera la manifestation des attributs divins, de la science et de la 
sagesse, de la bonté et de la mansuétude, de la justice, du pouvoir et de la 
créativité, et de la générosité et de la bienfaisance.   
Tout cela se réalisera à l’ombre du gouvernement de l’Etre parfait, du 
dernier Bienfait de Dieu, un des descendants du Prophète de l’islam (AS), 
Hazrate Mahdi (AS) accompagné par Jésus (AS) et les justes, dans cette mission 
mondiale, comme nous l’a appris la philosophie de l’Attente.   
L’Attente de la victoire du bien et des justes, qui est la manifestation de 
cet espoir de réforme et de cet espoir qui existe dans le monde et dans la 
nature humaine. Ils viendront et, avec les croyants et les gens de bien, 
réaliseront les espoirs de l’humanité, les espoirs liberté, de perfection, 
de croissance, de sécurité, de calme et de beauté, en finiront avec les 
guerres et offriront à l’humanité la spiritualité et l’amitié.    
Oui, un avenir clair s’ouvre à l’humanité 
Chers amis, venez et en attendant ces beaux jours, prenons part à la 
préparation de cet avenir.   
Vive l’amour et la spiritualité 
Vive la paix et la sécurité 
Vive la justice et la liberté 
Avec mes salutations et que la grâce divine vous accompagne
 
 

Mardi 21 septembre 2010 à 21:31

http://fromageplus.wordpress.com/

Tiens, encore un violeur multirécidiviste qui a assassiné une fille dans un bois au lieu de purger sa peine au fond d’une cellule. Tiens, encore un type « bien connu des services de police » qui sort libre du tribunal après avoir semé la violence. Tiens, encore un brave type qu’on envoie en prison pour légitime défense – la Justice a horreur qu’on empiète sur son monopole. Tiens, encore un agresseur relâché pour « vice de procédure » bien que le flagrant délit soit attesté par tout le monde. Tiens, encore un jeune dont le prénom est soudain passé de Jihad à Sébastien dans la presse. Tiens, encore une affaire étouffée par les médias, de peur que l’obstination du réel ne fasse toute seule un malencontreux amalgame d’extrême-droite. Tiens, encore une affaire où des squatteurs et des vandales ont gain de cause contre des gens honnêtes qui paient impôts, loyers et factures. Tiens encore un article qui raconte comment des policiers croisent dans la rue des gens qu’ils ont pourtant arrêté la veille pour diverses infractions. La dernière, c’est H16 qui la relève : c’est encore une histoire où des innocents dévalisés voient leurs bijoux restitués à leurs voleurs par la Justice elle-même ; et les voleurs courent toujours.
Hallucinant.

Je vous préviens tout de suite, à ce rythme-là il faut se préparer au pire pour les prochaines décennies. Autodéfense, milices privées, murs de Berlin, quartiers fortifiés, démocratisation des voitures blindées, évaporation de l’État [il est déjà liquéfié] ; nous fonçons tout droit vers les HLPSDNH où la France ressemblera à un merdier cosmoplanétaire jamais vu depuis les Mérovingiens. Des Mérovingiens avec smartphone et réalité augmentée, certes, mais nous serons bien loin du monde de nos grands-parents. À leur époque, au moins, on ne se parlait pas à travers des hygiaphones en verre trempé, on ne faisait pas passer les gens par des portillons à bestiaux pour entrer dans le métro, on n’avait pas besoin de cadenas pour son vélo pendant qu’on faisait une course, on n’entendait personne dans la rue crier des « vas-y fils de pute va te faire enculer » à la cantonnade, et on fermait humblement sa gueule quand on n’était pas qualifié pour donner son avis.

Enfin bref, tout ça pour dire qu’une fois de plus l’hyperclasse continuera à vivre dans une joie mondialisée et sécurisée en donnant des leçons de morale citoyenne, tandis que les braves gens devront retrousser leurs manches en attendant qu’un Mad Max, qu’une Agence Tous Risques, ou qu’un Postman viennent leur prêter main-forte. Youpi.

Mardi 21 septembre 2010 à 19:24

Le sort du monde se joue-t-il aujourd’hui dans l’océan Indien ? Surmonté par l’arc de l’Islam (qui va de la Somalie à l’Indonésie en passant par les pays du Golfe et l’Asie centrale), la région est bien devenue le nouveau centre de gravité stratégique de la planète. Ce nouveau chapitre de notre série « Comprendre le monde musulman » nous y emmène en croisière. Mohamed Hassan* nous explique comment le développement économique de la Chine bouleverse les rapports de force mondiaux et sort les pays du Sud de leur dépendance à l’Occident. Il nous dévoile aussi les stratégies mises en place par les Etats-Unis pour tenter de garder le leadership. . Et pourquoi l’empire US est néanmoins voué à s’éteindre. Enfin, il nous prédit la fin de la mondialisation. Reste à savoir si ce hold-up planétaire se terminera sans heurts, ou si les braqueurs liquideront des otages dans l’aventure.

 

 

 

 

 

 
 
De Madagascar à la Thaïlande en passant par la Somalie, le Pakistan ou la Birmanie, le bassin de l’océan Indien est particulièrement agité ! Comment expliquez-vous ces tensions ?
 
 
Les rapports de force à l’échelle mondiale sont en plein bouleversement. Et la région de l’océan Indien se trouve au cœur de cette tempête géopolitique.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
De quelle région parle-t-on exactement ?
 
 
Elle va de la côte orientale de l’Afrique jusqu’au sud de l’Asie. Avec un lac (la mer Caspienne), et trois rivières : la mer du Golfe, la mer Rouge et la mer Méditerranée.
 
 
 
 
Pourquoi cette région est-elle si importante ? D’abord parce que 60% de la population mondiale est concentrée en Asie et se trouve connectée à l’océan Indien. A elles seules, la Chine et l’Inde représentent 40% de la population mondiale. En outre, l’émergence économique de ces deux puissancesa fait de l’océan Indien une zone particulièrement stratégique. Aujourd’hui, 70% du trafic pétrolier mondial passe par cet océan. Ce pourcentage devrait augmenter avec les besoins croissants des deux pays. Par ailleurs, 90% du commerce mondial se fait par bateaux containers et l’océan Indien accueille à lui seul la moitié de ce trafic.
 
 
 
 
Comme le prédit le journaliste américain Robert D. Kaplan, proche conseiller d’Obama et du Pentagone, l’océan Indien va devenir le centre de gravité stratégique mondial du 21ème siècle. Non seulement cet océan constitue un passage vital pour le commerce et les ressources énergétiques entre le Moyen-Orient et l’Asie de l’Est, mais il est aussi au cœur de l’axe économique qui se développe entre la Chine , d’une part, et l’Afrique et l’Amérique Latine, d’autre part.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’essor de ces relations commerciales nouvelles signifie-t-il que le Sud est en train de se libérer de sa dépendance à l’Occident ?
 
 
En effet, certains chiffres donnent le vertige : le commerce Chine - Afrique a été multiplié par vingt depuis 1997. Celui avec l’Amérique Latine par quatorze en moins de dix ans ! L’Inde et le Brésil aussi collaborent plus étroitement avec le continent noir. Sous l’impulsion du développement chinois, les investissements Sud-Sud ont rapidement augmenté. Après avoir été pillé et saccagé durant des siècles, le Sud sort enfin de sa torpeur.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pourquoi tant de pays d’Afrique et d’Amérique Latine se tournent-ils vers la Chine ?
 
 
Depuis des siècles, l’Occident s’est livré à un véritable pillage des ressources du Sud, empêchant ces pays de se développer, notamment à travers une dette odieuse. Mais la Chine propose de meilleurs prix pour les matières premières et elle investit dans les pays du Sud pour développer des infrastructures, des programmes sociaux ou des projets d’énergie non polluante. Elle a également supprimé les taxes à l’importation sur de nombreux produits africains, ce qui favorise grandement la production et le commerce de ce continent. Enfin, elle a également annulé la dette des pays africains les plus pauvres.
 
 
 
 
De plus, contrairement aux puissances occidentales, la Chine n’entend pas s’immiscer dans la politique intérieure de ses partenaires économiques. Lors d’une conférence ministérielle sino-africaine, le Premier ministre chinois Jiabao résumait ainsi la politique de son pays : «  Notre collaboration économique et notre commerce s’appuient sur l’avantage réciproque. (…) Nous n’avons jamais posé de conditions politiques à l’Afrique et nous ne le ferons jamais non plus dans le futur.  » Quelle différence avec les puissances occidentales qui n’ont eu de cesse de faire et défaire les gouvernements en Afrique ! Le Sud a soif d’indépendance : s’allier avec la Chine est une véritable opportunité pour étancher cette soif.
 
 
 
 
Enfin, les pays capitalistes occidentaux connaissent une grave crise économique, qui a des répercussions sur la Chine, mais ne l’empêche pas de maintenir une bonne croissance. Dans pareille situation, il est normal que les pays africains et latinos se tournent vers le partenaire économique le plus solide. Comme le soulignait le Financial Times, autrefois, le Brésil aurait été touché par la crise survenue aux Etats-Unis. Mais en 2009, son économie a continué de croître, et ce n’est pas un hasard si la Chine est devenue son principal partenaire économique.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet axe Sud-Sud défie l’hégémonie occidentale. Les Etats-Unis et l’Europe laisseront-ils la Chine empiéter sur leurs plates-bandes ?
 
 
Globalement, le développement de cet axe Sud-Sud présente deux menaces importantes pour les intérêts des puissances impérialistes, et particulièrement pour les Etats-Unis. Tout d’abord, il retire de la zone d’influence occidentale des pays riches en matières premières. Ensuite, il permet à la Chine de disposer de toutes les ressources nécessaires à la poursuite de son développement fulgurant. En pleine ascension, Pékin est en train de rattraper la première puissance économique : les Etats-Unis. Selon Albert Keidel, ancien économiste de la Banque Mondiale et membre de l’Atlantic Council, la Chine pourrait passer devant en 2035.
 
 
 
 
Aujourd’hui, Washington cherche donc à contenir l’émergence chinoise pour garder le leadership. Et le contrôle de l’océan Indien est au cœur de cette stratégie. La lutte contre la piraterie somalienne est d’ailleurs un prétexte invoqué pour positionner les forces de l’Otan dans l’océan Indien et préserver un contrôle des puissances occidentales sur ce bassin. Le Japon aussi a entamé la construction d’une base militaire à Djibouti pour lutter contre la piraterie.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
On parle tantôt de pirates, tantôt de terroristes islamistes. Menace réelle ou prétexte ?
 
 
Je ne dis pas qu’il n’y a pas de menace. Simplement, les puissances occidentales l’instrumentalisent pour asseoir leurs intérêts stratégiques dans la région. Comment la piraterie s’est-elle développée en Somalie ? Depuis plus de vingt ans, il n’existe pas de gouvernement dans ce pays. Certaines compagnies européennes en ont profité pour venir piller les poissons au large des côtes, et d’autres pour déverser des déchets toxiques. Dans ces conditions, les pêcheurs somaliens, empêchés de travailler, se sont lancés dans la piraterie pour survivre. Bien sûr, le phénomène a pris une autre dimension depuis. Mais si vous voulez résoudre le problème de la piraterie, il faut l’attaquer à la racine et rétablir un ordre politique légitime en Somalie.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ordre dont les Etats-Unis n’ont pas voulu jusqu’ici… (lien itw somalie)
 
 
Oui, et leur politique insensée pourrait créer des troubles beaucoup plus sérieux. En effet, il faut savoir que la Somalie est le centre historique de l’Islam en Afrique de l’Est. Autrefois, l’influence des chefs religieux somaliens était très importante. Ils avaient porté l’islam sunnite jusqu’au Mozambique. Aussi, lorsque les chiites omanis étendirent leur influence à l’Afrique orientale au cours du 18ème siècle, ils influencèrent énormément la culture de la région, mais ne parvinrent pas à convertir la population au chiisme.
 
 
 
 
Aujourd’hui, un mouvement islamique pourrait se développer à cause des erreurs commises par les Etats-Unis dans la Corne de l’Afrique. Et si les dirigeants de ce mouvement utilisent cette histoire commune pour rallier des membres dans toute l’Afrique orientale et défendre la Somalie en tant que centre historique de l’islam africain, alors la menace deviendra vraiment très sérieuse pour les Etats-Unis !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L’océan Indien est surmonté par « l’arc de l’Islam », qui s’étend de l’Afrique orientale à l’Indonésie en passant par les pays du Golfe et de l’Asie centrale. Comment cet océan, berceau de puissances musulmanes, est-il passé sous domination des puissances occidentales ?

 

 

Avant l’ouverture du Canal de Suez en 1869, quatre grandes puissances dominaient la région : l’empire turc ottoman, celui des Perses (Iran actuel), celui des Moghols (empire musulman qui se développa en Inde) et la Chine. A travers l’océan Indien, le commerce avait mis en contact les populations musulmanes avec d’autres peuples de la région et permis à l’Islam de s’étendre jusqu’en Chine et en Afrique orientale. C’est ainsi que l’arc de l’Islam s’est formé et que l’océan Indien fut en grande partie dominé par des puissances musulmanes.

 

 

 
 
Mais un événement majeur, survenu en Inde, va amorcer la domination européenne sur cette région : la révolte des Cipayes en 1857. Les Cipayes étaient des soldats indiens au service des compagnies anglaises. Les injustices infligées par leurs employeurs les amenèrent à une rébellion qui, très vite, déboucha sur un grand mouvement populaire. Ce fut une révolte très violente, les Cipayes massacrèrent beaucoup d’Anglais mais ceux-ci parvinrent finalement à réprimer le mouvement. En Grande-Bretagne, une grande campagne de propagande dénonça la barbarie des Cipayes. Karl Marx analysa cet événement et en tira d’autres conclusions  : « Leurs méthodes sont barbares, mais nous devons nous demander qui les a amenés à faire preuve d’une telle brutalité : les colons britanniques installés en Inde. »
 
 
Aujourd’hui, nous vivons la même chose avec les attentats du 11 septembre. Toute l’opinion publique occidentale est amenée à s’indigner devant les méthodes barbares des terroristes islamistes. Mais ne posez surtout pas de questions sur les facteurs qui ont donné naissance à cette forme de terrorisme : cela nous renverrait à la politique étrangère des Etats-Unis au Moyen-Orient durant ces cinquante dernières années.
 
 
 
 
Finalement, la répression de la révolte des Cipayes eut deux conséquences importantes : tout d’abord, la colonie indienne, jusque là gérée par des compagnies privées, passa officiellement sous l’administration du gouvernement britannique. Ensuite, la Grande-Bretagne déposa le dernier leader musulman indien, l’empereur moghol Muhammad Bahâdur Shâh. Il fut envoyé en exil en Birmanie où il termina ses jours. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Onze ans après la révolte des Cipayes, s’ouvre le canal de Suez qui permet de relier la Méditerranée et l’océan Indien. Un fameux coup de pouce pour la domination européenne de cet océan ?
 
 
Tout à fait. La colonisation européenne dans le bassin de l’océan Indien s’accélère alors, la France prenant Djibouti et la Grande-Bretagne l’Egypte, puis Bahreïn afin de protéger l’Inde de l’expansion russe.
 
 
 
 
Ensuite, après de nombreux bouleversements entre les impérialismes à la fin du 19ème siècle, (unification de l’Allemagne et de l’Italie, partage de l’Afrique entre les puissances européennes), l’Empire du sultanat d’Oman était la dernière grande puissance arabe active dans l’océan Indien. Pour le renverser, les Européens montèrent une campagne de propagande sur le fait que les Omanis exploitaient des Africains comme esclaves. Sous prétexte de combattre l’esclavagisme, l’Europe mobilisa ses troupes dans l’océan Indien et renversa le sultanat d’Oman. Ainsi, la domination occidentale sur l’océan Indien devenait totale.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mais aujourd’hui, cette domination est remise en cause par les puissances émergentes d’Asie et l’océan Indien pourrait devenir le théâtre d’une compétition sino-américaine. Les Etats-Unis étant en déclin et la Chine en ascension spectaculaire, comment Washington pourrait-elle bloquer son principal concurrent ?
 
 
Le Pentagone est bien implanté dans la région : énorme base militaire d’Okinawa (Japon), accords avec les Philippines sous prétexte de lutte contre le terrorisme, excellents rapports avec l’armée indonésienne qui fut formée par Washington pour massacrer un million de communistes et instaurer une dictature militaire dans les années 60…
 
 
 
 
En outre, les Etats-Unis peuvent compter sur leur base militaire de Diego Garcia. Cette île corallienne située au cœur de l’océan Indien ferait rêver plus d’un vacancier avec sa plage de sable blanc et ses palmiers. Cependant, l’histoire de cette île est nettement moins glamour : en 1965, Diego Garcia et le reste de l’archipel des Chagos ont été intégrés au territoire britannique de l’océan Indien ; en 1971, tous les habitants de l’île de Diego Garcia ont été déportés par les Etats-Unis qui y construisirent une base militaire : c’est depuis cet endroit stratégique que Washington a mené certaines opérations dans le cadre de la guerre froide, des guerres d’Irak et d’Afghanistan. Aujourd’hui, bien que des tribunaux britanniques leur aient donné raison, les habitants de Diego Garcia sont empêchés de retourner sur leur île par le gouvernement du Royaume-Uni.
 
 
 
 
Les Etats-Unis ont donc une bonne implantation militaire dans la région. De son côté, la Chine a deux talons d’Achille : les détroits d’Ormuz et de Malacca. Le premier (entre Oman et l’Iran)constitue l’unique entrée vers le Golfe Persique et il ne mesure que 26 kilomètres à son passage le plus étroit. Environ 20% du pétrole importé par la Chine passe par cet endroit. L’autre point faible, le détroit de Malacca (entre la Malaisie et l’île indonésienne de Sumatra), est très fréquenté et très dangereux ; or, c’est le principal point de passage pour les marchandises venant de l’océan Indien à destination de la Chine. Environ 80% des importations chinoises de pétrole passent par ce détroit. Les Etats-Unis étant très bien implantés dans cette zone, ils pourraient bloquer le détroit de Malacca si un conflit devait éclater avec la Chine. Et ce serait une catastrophe pour Pékin.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cela explique pourquoi la Chine cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en ressources énergétiques ?
 
 
Tout à fait. Face à ce problème majeur, la Chine a développé plusieurs stratégies. La première consiste à s’approvisionner en Asie Centrale. Un gazoduc relie maintenant le Turkménistan à la province chinoise du Xinjiang ; d’ici 2015, il devrait fournir quarante milliards de mètres cubes par an, soit près de la moitié de la consommation chinoise actuelle. Un gazoduc relie également la Chine au Kazakhstan, acheminant du pétrole de la mer Caspienne.
 
 
 
 
Il y a aussi le sud de l’Asie. Pékin a passé des accords avec le Bangladesh pour s’approvisionner en gaz et en pétrole. On a annoncé récemment la construction d’un oléoduc et d’un gazoduc qui fourniront respectivement, depuis le Myanmar (Birmanie), 22 millions de tonnes de pétrole et 12 milliards de mètres cube de gaz par an.
 
 
 
 
Enfin, la troisième stratégie chinoise, surnommée « collier de perles », consiste à construire des ports dans des pays amis le long de la côte nord de l’océan Indien. Objectif : disposer d’un trafic maritime autonome dans cette région. Dans cette stratégie, s’inscrit la construction au Pakistan du port en eaux profondes de Gwadar. Ce type de port est particulièrement adapté au trafic de bateaux containers et la Chine devrait en construire d’autres, notamment en Afrique. Il faut savoir que certains des bateaux containers acheminant des marchandises vers la Chine depuis l’Amérique latine sont trop gros pour rejoindre l’océan Pacifique via le canal de Panama. Ils passent donc par l’océan Atlantique, puis par l’océan Indien avant de rejoindre la Chine. Durant ce périple, ils ne devraient plus nécessairement transiter par l’Europe comme maintenant et rejoindre l’océan Indien à travers le canal de Suez. Dans le cadre de l’axe Sud - Sud, ces bateaux containers pourraient plutôt transiter par l’Afrique en reliant l’Amérique Latine et l’Asie.
 
 
 
 
Ceci aurait de grandes conséquences pour l’Afrique. Des pays comme le Mozambique, la Somalie, l’Afrique du Sud ou Madagascar pourraient rejoindre ce grand réseau de l’océan Indien. Si l’on y développe de nouveaux ports comme celui de Gwadar, cela provoquerait un boom économique considérable dans cette région d’Afrique. Parallèlement, les activités des grands ports européens comme Marseille ou Anvers déclineraient. Connecter l’Afrique au marché asiatique grâce à l’océan Indien serait une véritable aubaine pour le continent noir. Nelson Mandela, lorsqu’il était président de l’Afrique du Sud, souhaitait voir aboutir ce projet mais les Etats-Unis et l’Europe s’y opposèrent. Aujourd’hui, la Chine a les moyens de prendre les devants. Cet axe Sud-Sud se met en place : les pays du tiers monde échappent aux divisions instaurées entre eux et coopèrent de plus en plus. Le monde est en plein bouleversement !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Comment la Chine est-elle devenue une si grande puissance en si peu de temps ?
 
 
Jusqu’au 19ème siècle, la Chine était une grande puissance. Elle vendait des marchandises de bonne qualité et disposait de plus de devises étrangères, d’or et d’argent que les puissances européennes. Mais le pays n’était pas vraiment ouvert au commerce international. Il existait seulement quelques comptoirs sur les côtes, au grand dam de la Grande-Bretagne. Cette dernière, en pleine révolution industrielle, cherchait à écouler une importante quantité de ses produits dans l’ensemble de la Chine.
 
 
 
 
Aussi, lorsque le vice-roi Lin Zexu ordonna en 1838 la destruction de caisses d’opium que la Grande-Bretagneimportait illégalement sur le territoire chinois, les Britanniques y trouvèrent un prétexte de guerre. Lord Melbourne envoya une expédition sur Canton, ce fut la première guerre de l’opium. Elle prit fin quatre ans plus tard. Vaincus, les Chinois furent forcés d’ouvrir davantage leur pays au commerce international.
 
 
 
 
Mais les puissances impérialistes souhaitaient pénétrer plus encore vers l’intérieur de la Chine afin d’y écouler leurs marchandises. Et elles exigeaient la légalisation de la vente d’opium, malgré les ravages que celui-ci provoquait dans la population. Car ce commerce très lucratif leur permettait de se faire payer en lingots d’argent et d’avoir une balance commerciale avantageuse. Face au refus de l’Empire chinois, la Grande-Bretagne et la France déclenchèrent la « seconde guerre de l’opium » (1856 – 1860). A genoux, la Chine devint alors une semi-colonie des puissances occidentales. Finalement, la vente de l’opium fut légalisée et la Grande-Bretagne et les Etats-Unis s’y adonnèrent avec grand profit.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
De tout ça, on ne parle jamais en Europe, où on semble finalement bien mal connaître l’histoire de la Chine…
 
 
Ailleurs aussi. Il est important de comprendre que ces guerres impérialistes et les destructions causées par les puissances coloniales ont provoqué la mort de plus de cent millions de Chinois. Certains furent emmenés comme esclaves dans des mines au Pérou dans d’épouvantables conditions de travail qui provoquèrent de nombreux suicides collectifs. D’autres furent exploités pour construire les chemins de fer aux Etats-Unis. Tandis que des milliers d’enfants chinois furent kidnappés pour creuser les premiers puits de pétrole de Shell à Brunei, alors que les techniques de forage mécanisées n’étaient pas encore au point. Ce fut une période terrible. Aucun peuple n’a autant souffert. Il faudra attendre 1949 et la révolution menée par Mao, pour voir la Chine redevenir un Etat indépendant et prospère.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Certains attribuent ce formidable essor chinois à Deng Xiaoping : ce n’est qu’en prenant ses distances avec le maoïsme et en ouvrant la Chine aux capitaux étrangers qu’il aurait permis au pays de se développer…
 
 
C’est oublier que la Chine sous Mao connaissait déjà une croissance continue oscillant entre les sept et dix pourcents ! Certes, Mao a commis des erreurs durant la révolution culturelle. Mais il a tout de même sorti un pays d’un milliard d’habitants de l’extrême pauvreté. Et il a permis à la Chine de redevenir un Etat indépendant après un siècle d’oppression. Il est donc faux d’attribuer uniquement le développement de la Chine à la politique d’ouverture de Deng Xiaoping. Parti de rien, ce pays n’a cessé de se développer depuis la révolution de 1949. Et cette tâche n’est pas terminée.
 
 
 
 
Bien évidemment, l’ouverture actuelle au capitalisme soulève beaucoup de questions sur l’avenir de la Chine. Il y aura très certainement des contradictions entre les différentes forces sociales avec ce renforcement d’une bourgeoisie locale. La Chine pourrait devenir un pays totalement capitaliste, mais pas dominé par l’impérialisme. Mais dans les deux cas, les Etats-Unis chercheront à empêcher que ce pays devienne une grande puissance ayant les moyens de leur tenir tête.
 
 
 
 
 
 
 

 
 
Justement, certains affirment que la Chine est elle-même devenue une puissance impérialiste, exportant ses capitaux aux quatre coins de la planète et prospectant partout dans le Sud pour s’approvisionner en matières premières ?
 
 
Il y a une confusion, même au sein de la gauche, sur la définition de l’impérialisme apportée par Lénine (qui a sans doute le mieux étudié ce phénomène). Certains ne retiennent qu’une seule composante de cette définition : l’exportation de capitaux vers des pays étrangers. Bien sûr, c’est un facteur essentiel. En effet, grâce à l’exportation de capitaux, les puissances capitalistes s’enrichissent plus vite et finissent par dominer l’économie des pays moins développés. Mais dans le cadre de l’impérialisme, cette domination économique est inséparable d’une domination politique qui transforme le pays en semi-colonie.
 
 
Autrement dit, si vous êtes un impérialiste, vous devez, dans les pays où vous exportez des capitaux, créer votre propre marionnette : un gouvernement servant vos intérêts.Vous pouvez aussi entraîner l’armée de votre semi-colonie pour organiser des putschs militaires lorsque la marionnette n’obéit pas. Cela s’est passé récemment au Honduras où le président Manuel Zelaya a été destitué par une armée dont les officiers ont été formés dans les académies militaires étasuniennes. Vous pouvez également infiltrer l’appareil politique avec des organisations comme la CIA pour vous créer des collaborateurs internes. Bref, l’impérialisme repose sur une double domination : économique et politique. L’une ne va pas sans l’autre. Voilà qui fait une grande différence avec la Chine. Celle-ci ne s’ingère pas dans les affaires politiques des pays avec qui elle commerce. Et l’exportation de ses capitaux ne vise pas à étouffer et dominer l’économie des pays partenaires. Donc, la Chine non seulement n’est pas une puissance impérialiste, mais elle permet même aux pays victimes de l’impérialisme de se libérer en bouleversant les rapports de domination établis par l’Occident.

 

 

 

 

Les Etats-Unis peuvent-ils encore stopper leur concurrent chinois ? D’accord, le Pentagone est bien implanté dans la région, mais une confrontation militaire directe avec la Chine parait improbable : Washington semble toujours embourbé au Moyen-Orient et, d’après de nombreux experts, ne serait pas en mesure de remporter un conflit direct contre Pékin.

 

En effet, bombarder et envahir la Chine n’est pas une option envisageable. Les Etats-Unis ont donc élaboré d’autres stratégies. La première consiste à s’appuyer sur des Etats-vassaux en Afrique pour contrôler le continent et empêcher la Chine d’accéder aux matières premières. Cette stratégie n’est pas neuve, elle avait été mise au point après la Seconde Guerre mondiale pour contenir le développement du Japon.

 

 

 

 

 

Et quels sont aujourd’hui ces Etats-vassaux ?

 

En Afrique du Nord, vous avez l’Egypte. Pour l’Afrique de l’Est, c’est l’Ethiopie. Pour l’Afrique de l’Ouest, le Nigéria. . Pour le Sud et le centre du continent, Washington misait sur l’Afrique du Sud. Mais cette stratégie est un échec. Comme nous l’avons vu, les Etats-Unis ne parviennent pas à empêcher les Etats africains de commercer avec la Chine et ils ont perdu beaucoup d’influence sur ce continent. En témoigne le camouflet essuyé par le Pentagone lorsqu’il a cherché, en vain, un pays pour accueillir le siège de son commandement régional Africom. Tous les Etats du continent ont refusé d’abriter cette base. Le ministre sud-africain de la Défense a expliqué que ce refus était « une décision africaine collective » et la Zambie avait même rétorqué au secrétaire d’Etat américain : « Aimeriez-vous avoir un éléphant dans votre living ? » Actuellement, le siège de ce commandement régional pour l’Afrique est basé à… Stuttgart ! C’est la honte pour Washington.

 

 
 
Une autre stratégie US pour contrôler l’océan Indien serait d’utiliser l’Inde contre la Chine en exacerbant les tensions entre ces deux pays. Cette technique avait déjà été utilisée pour l’Iran et l’Irak dans les années 80. Les Etats-Unis armaient les deux camps à la fois et Henry Kissinger avait déclaré : « Laissez-les s’entretuer ! » Appliquer cette théorie à l’Inde et à la Chine permettrait de faire d’une pierre deux coups en affaiblissant les deux grandes puissances émergentes d’Asie. D’ailleurs, dans les années 60, les Etats-Unis avaient déjà utilisé l’Inde dans un conflit contre la Chine. Mais l’Inde fut vaincue et aujourd’hui, je ne pense pas que ses dirigeants feraient la même erreur de partir en guerre contre leur voisin pour les intérêts d’une puissance étrangère. Il existe bien des contradictions entre Pékin et New Delhi, mais elles ne sont pas majeures. Ces deux nations émergeantes du Tiers-Monde ne devraient pas s’engager dans ce genre de conflit typiquement impérialiste.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pas d’issue donc pour les USA en Inde ou en Afrique. Mais en Asie de l’Est, ils ont de nombreux alliés. Ne peuvent-ils compter sur eux pour contenir la Chine ?
 
 
Là aussi, Washington a échoué, à cause de sa cupidité. L’Asie du Sud-Est a connu une terrible crise économique en 1997, provoquée par une grosse « erreur » des Etats-Unis. Tout est parti d’une dévaluation de la monnaie thaïlandaise qui avait été attaquée par des spéculateurs. Du coup, les Bourses se sont affolées et beaucoup d’entreprises ont fait faillite. La Thaïlande espérait recevoir le soutien des Etats-Unis, dont elle était un fidèle allié. Mais la Maison Blanche ne bougea pas. Elle rejeta même l’idée de créer un Fonds monétaire asiatique pour venir en aide aux pays les plus touchés. En fait, les multinationales US ont profité de cette crise asiatique pour éliminer des concurrents asiatiques dont l’ascension les inquiétait.
 
 
 
 
Finalement, c’est la Chine qui sauva la région de la catastrophe en décidant de ne pas dévaluer sa monnaie. Une monnaie faible favorise les exportations, et si le yuan était descendu, l’augmentation des exportations chinoises aurait complètement achevé les économies des pays voisins déjà mal en point. Donc, en maintenant la valeur de sa monnaie, la Chine a permis aux pays de la région de relancer leurs exportations et de se relever. Alors que de nombreux gouvernements asiatiques gardaient une certaine rancœur contre Washington pour son rôle joué dans cette crise, le Premier ministre malaisien déclara : « La collaboration de la Chine et son haut sens des responsabilités ont préservé la région d’un scénario encore bien plus catastrophique ».
 
 
 
 
Depuis lors, les relations économiques entre la Chine et ses voisins n’ont cessé de se développer. En 2007, Pékin est même devenu le premier partenaire commercial du Japon, pourtant un des alliés les plus stratégiques des Etats-Unis en Asie.
 
 
 
 
De plus, la Chine n’a pas de prétention hégémonique dans la région. Les Etats-Unis pensaient que les pays de l’océan Indien seraient effrayés par la puissance chinoise et chercheraient à être protégés. Mais la Chine établit avec ses voisins des relations basés sur le principe d’égalité. De ce point de vue, les Etats-Unis ont donc aussi perdu la bataille en Asie de l’Est.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Les Etats-Unis n’ont donc aucun moyen d’empêcher la Chine de les concurrencer ?
 
 
Il semble que non. Pour se développer, la Chine a un besoin vital de ressources énergétiques. Les USA cherchent donc à contrôler ces ressources pour empêcher qu’elles atteignent la Chine.C’était un objectif essentiel des guerres d’Afghanistan et d’Irak, mais celles-ci ont tourné au fiasco. Les Etats-Unis ont détruit ces pays pour y placer des gouvernements qui leur seraient dociles, mais n’y sont pas parvenus. Cerise sur le gâteau : les nouveaux gouvernements irakien et afghan commercent avec la Chine ! Pékin n’a donc pas eu besoin de dépenser des milliards de dollars dans une guerre illégale pour faire main basse sur l’or noir irakien : les compagnies chinoises ont simplement remporté des concessions pétrolières dans une vente aux enchères tout à fait réglementaire.
 
 
 
 
On le voit, la stratégie de l’impérialisme américain est donc un échec sur toute la ligne. Il reste néanmoins une option aux Etats-Unis : maintenir le chaos pour éviter que la stabilité de ces pays stratégiques ne profite à la Chine. Cela suppose de poursuivre la guerre en Irak et en Afghanistan et de l’étendre à d’autres pays comme l’Iran, le Yémen ou la Somalie.
 
 
 
 
Cette vision à court terme pourrait s’avérer catastrophique car elle amènerait encore plus de peuples sur la ligne anti-américaine, anti-Otan et anti-Occident. Ceux qui voudraient continuer sur la voie militaire feraient mieux d’étudier l’histoire des Etats-Unis de ces soixante dernières années : Washington n’a gagné aucune guerre si ce n’est contre la minuscule île de Grenade (1983).
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Comment s’est amorcé ce déclin de « l’Empire américain »  ?
 
 
Après la Seconde Guerre mondiale, ce pays avait tiré le jackpot. Il était en effet intervenu très tard dans le conflit, après avoir longtemps financé (de manière très lucrative) les deux camps : Alliés et nazis. Finalement, Washington décida de venir au secours des Alliés. Lorsque le conflit prit fin, la Grande-Bretagne était minée par les dettes, la puissance allemande était détruite et l’Union Soviétique avait payé un lourd tribut (plus de vingt millions de morts) pour venir à bout de l’armée nazie. Par contre, les Etats-Unis, n’ayant fait pratiquement aucun sacrifice, en sortirent grands vainqueurs : ils avaient un vaste territoire, une industrie qui tournait à plein pot, de grosses capacités d’agriculture et leurs principaux concurrents européens étaient à genoux. Voilà comment les Etats-Unis sont devenus une superpuissance mondiale.
 
 
 
 
Mais par la suite, ils ont dépensé tout ce jackpot gagné durant la Seconde Guerre mondiale pour combattre le communisme. L’économie américaine a été militarisée et les guerres se sont enchaînées, de la Corée à l’Irak en passant par le Vietnam pour ne citer que celles-là. Aujourd’hui, pour chaque dollar débloqué par le budget du gouvernement américain, soixante cents vont à l’armée. Un désastre ! Les autres industries majeures du pays ont été détruites, les écoles et les hôpitaux publics sont dans un état déplorable.
 
 
 
 
Cinq ans après le passage de l’ouragan Katrina, des habitants de la Nouvelle Orléans vivent encore dans des camps. On peut comparer cette situation avec celle du Liban : ceux qui avaient perdu leur maison à cause des bombardements israéliens de 2006 ont retrouvé un toit grâce au Hezbollah. Ce qui a fait dire à un mollah vivant aux USA qu’il valait mieux être libanais que de vivre aux Etats-Unis car, au pays du cèdre, on a au moins un toit sur la tête.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ce processus de militarisation a plongé les Etats-Unis dans l’endettement. Mais aujourd’hui, leur principal créancier n’est autre que… la Chine ! Curieusement, le destin de ces deux grands concurrents semble donc intimement lié.
 
 
Oui, l’économie est quelque chose de fou ! En fait, la Chine exporte beaucoup de produits vers les Etats-Unis, qui lui rapportent beaucoup de devises en dollars. L’accumulation de ces devises permet à la Chine de maintenir un taux de change stable entre le yuan et le billet vert, ce qui favorise ses exportations. Mais l’accumulation de ces dollars US conduit également Pékin à acheter des bons du Trésor américain qui financent la dette étasunienne. En finançant la dette des Etats-Unis, on peut donc dire que la Chine finance la guerre contre le terrorisme ! Or, le Pentagone mène cette guerre pour mieux contrôler les ressources énergétiques dans le monde et tenter de contenir l’émergence chinoise. Vous voyez : la situation est paradoxale ! Mais cette campagne des USA est un échec et leur économie est au bord de la faillite.
 
 
 
 
Il ne leur reste qu’une option  : réduire leurs dépenses militaires et utiliser leur budget pour relancer l’économie. Mais l’impérialisme possède une logique dominée par le profit immédiat et la concurrence sans frein : du coup, il continue sur sa lancée jusqu’à ce qu’il meure. L’historien Paul Kennedy a étudié l’histoire des grands empires : à chaque fois que l’économie d’une grande puissance est en perte de vitesse, mais que ses dépenses militaires augmentent, alors cette grande puissance est amenée à disparaître.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
C’est donc la fin de « l’Empire américain » ?
 
 
Qui peut le dire ? L’Histoire est faite de zigzags et je n’ai pas de boule de cristal pour prédire l’avenir. Mais tout porte à croire que l’hégémonie des Etats-Unis touche à sa fin. Il n’y aura plus de superpuissance mondiale et les USA vont probablement redevenir une puissance régionale importante. Nous allons assister au retour inévitable du protectionnisme et par conséquent, à la fin de la mondialisation. Des blocs économiques régionaux vont émerger et de ces blocs, l’Asie sera le plus fort. Aujourd’hui, les milliardaires sont de moins en moins du côté des Blancs occidentaux. Ils sont en Asie où se trouvent la richesse et les capacités de production.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Qu’adviendra-t-il de l’Europe ?
 
 
Elle possède des liens très forts avec les Etats-Unis. Notamment à travers l’Otan, une invention des USA, apparue après la Seconde Guerre mondiale pour contrôler le vieux continent. Cependant, je pense qu’il existe deux types de dirigeants en Europe : les pro-US et les vrais Européens. Les premiers restent dépendants de Washington. Les seconds privilégient les intérêts propres de l’Europe et se lient à la Russie. Avec la crise économique et le déclin des USA, l’intérêt logique de l’Europe est de se tourner vers l’Asie.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Dans son célèbre livre Le grand Echiquier, le politologue américain Zbigniew Brzezinski redoutait de voir apparaître pareille alliance entre l’Europe et l’Asie. Mais il disait que cette union ne verrait probablement jamais le jour en raison des différences culturelles.
 
 
Après la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis dominaient la scène économique, particulièrement en Europe, et ils ont pu exporter leur culture et leur mode de vie. L’économie génère en effet des liens culturels, mais la culture ne crée des liens que lorsque l’estomac est rempli. On ne mange pas de culture. Aussi, lorsque l’estomac est vide, la culture passe après l’économie.
 
 
 
 
C’est pourquoi aujourd’hui, alors que le monde capitaliste est en crise, l’Europe doit faire passer ses intérêts économiques avant les liens culturels l’unissant aux Etats-Unis. Il serait donc logique qu’elle se tourne vers l’Asie. D’autant que les liens culturels Europe – USA ont été forgés par Hollywood. Historiquement, on peut dire que les liens culturels sont plus forts entre, par exemple,l’Italie et la Lybie ou bien entre l’Espagne et le Maroc.
 
 
 
 
 
 
 
Henry Kissinger, lorsqu’il n’ordonnait pas de laisser les Iraniens et les Irakiens s’entretuer, disait que l’hégémonie des Etats-Unis était indispensable pour maintenir la paix et propager la démocratie dans le monde. De nombreux spécialistes comme Brzezinski ont soutenu la même idée. La fin de « l’Empire américain » ne risque-t-elle pas de provoquer des conflits majeurs ?
La démocratie dont ils parlent est celle des pays impérialistes occidentaux

 

 

qui ne représentent que 12% de la population mondiale. De plus, on ne peut pas vraiment dire que l’hégémonie des USA ait apporté paix et stabilité  ses échecs cuisants ont accéléré la chute des Etats-Unis. Pensez-vous que Barack Obama puisse y changer quelque chose ?

 
 
Son élection est historique. Les Afro-américains ont tellement souffert par le passé. Même s’ils ont contribué énormément au développement des Etats-Unis, leurs droits politiques ont été trahis. En effet, durant la guerre civile américaine, les Afro-Américains étaient victimes de l’esclavage dans le Sud. La bourgeoisie du Nord leur promit alors la liberté s’ils acceptaient de se battre pour elle. Les esclaves acceptèrent et leur participation au conflit permit au Nord de l’emporter. Entre 1860 et 1880, les Etats-Unis connurent une période prospère, sans racisme, qualifiée de reconstruction par le célèbre leader afro-américain William Edward Burghardt Du Bois. Mais très vite, l’élite US prit peur en voyant se rallier des gens de couleur, travailleurs et citoyens ordinaires : les propriétés de la minorité bourgeoise étaient menacées par la solidarité des couches populaires. La ségrégation fit donc son retour. Elle avait pour but de briser l’unité des classes populaires et de monter les simples citoyens les uns contre les autres afin de préserver l’élite de toute révolte.
 
 
Au regard de l’histoire des Etats-Unis, l’ascension d’un homme noir à la Maison Blanche est donc très importante. Mais si Barack Obama est un président progressiste de par sa couleur, cela ne suffit pas : le caractère réactionnaire de l’impérialisme US refait surface, on le voit de plus en plus. Par conséquent, je ne pense pas que Barack Obama pourra changer quoi que ce soit dans les mois ou les années à venir. L’impérialisme ne peut être changé ou adapté. Il doit être renversé.
 
 
 
 
 
Et quelle est la place du monde musulman dans ce grand affrontement USA – Chine ? Son rôle est-il réellement important ?
Très important. Comme nous l’avons indiqué au début de cet entretien, les Etats-Unis ont diabolisé le “péril islamiste” dans toute une série de pays qui bordent l’Océan Indien : Somalie, pays du Golfe, Asie centrale, Pakistan, Indonésie... L’objectif, lié aux intérêts des multinationales US, est de contrôler le pétrole et les ressources énergétiques ainsi que les passages stratégiques de la région. Mais au Moyen-Orient et dans l’ensemble du monde musulman s’est développé un courant anti-impérialiste qui résiste à la domination des Etats-Unis.
Il s’agit d’un facteur très positif. Tous les peuples du monde ont intérêt instaurer des relations basées sur le principe d’égalité et à mettre fin au plus vite à l’hégémonie occidentale qui a provoqué tant d’agressions et de crimes. Dans le passé, toutes sortes de personnalités et de courants politiques ont essayé de pousser le monde musulman dans les bras des Etats-Unis et leur grande alliance anticommuniste. Mais en réalité, l’intérêt des peuples de “l’arc de l’Islam”, l’intérêt des musulmans se trouve de l’autre côté. Si chacun comprend et soutient le rôle positif de la Chine dans le rééquilibrage des forces mondiales aujourd’hui, alors devient possible une grande alliance de tous les pays qui entendent se développer de façon autonome, dans l’intérêt de leur population, donc en échappant au pillage et aux ingérences des puissances impérialistes.
Chacun devrait informer autour de soi et faire prendre conscience de ces changements importants et positifs. Mettre fin à l’hégémonie des puissances impérialistes ouvrira de grandes perspectives pour la libération des peuples.

Dimanche 19 septembre 2010 à 20:50


Dimanche 19 septembre 2010 à 19:05

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