Wille-zur-Macht

La volonté de puissance

Samedi 21 août 2010 à 14:29

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Stéphane avait raison. Sur l'estrade de bois miteux, il posait un pieds, regardait la foule grise et morne, et posait l'autre. De sa superbe jaillissait des étincelles et des myriades de feux-follets. Sans fausse note en sa voix, il commençait un discours détonant.
_ Je vois vos yeux et cela me suffit. J'ai parcouru des terres immenses et des mers déchainés pour les voir. Piètre récompense me direz vous. Mais je vous demanderais de vous taire en cet instant tragique, car nul n'a le droit, ni ce soir ni demain, de ne pas vouloir le meilleur pour les gosses qui nous attendent dehors. Savez vous ce que je vois dans vos yeux ? Je vois la mort évidemment ! Je vois les peines qui déchirent vos âmes de suie, je vois les larmes et la sueur, le sang parfois, la haine souvent. Mais je n'attendrais pas une seconde de plus pour vous dire ce qui doit se passer. Non pas ce qui vous arrange, mais ce qu'il FAUT faire ! Messieurs, je ne vous demanderais pas de garder la tête haute ni de penser au mot " fierté " ou même " patrie ". Pensez seulement à une chose :
Que vous soyez de front ou de réserve, la mort sera là pour vous déchiqueter.


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Samedi 21 août 2010 à 14:28

Saltimbanque, sur un fil de fer tu laisses glisser tes pieds sans que l'abîme ne te fasse effroi. De barbelés en murs d'acier tu ne laisses place qu'à ton désarroi.

Au plus loin le spectacle te mènera,
au plus bas le sol que tu épouseras.
A la chair du vent, ton âme se confondit,
aux ectoplasmes du passé se perds ton esprit.
Souviens toi des lumières et des artifices,
de loin les lueurs de la ville ne sont que jaune-pisse.
Et quand vers dieu tes viscères pourriront,
de ton cadavre le soleil aura raison.

Saltimbanque, sur un fil de fer tu laisses glisser tes pieds sans que l'abîme ne sonne à son heure.
De barbelés en murs d'acier tu ne laisses place qu'à ta peur.

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