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Stéphane avait raison. Sur l'estrade de bois miteux, il posait un pieds, regardait la foule grise et morne, et posait l'autre. De sa superbe jaillissait des étincelles et des myriades de feux-follets. Sans fausse note en sa voix, il commençait un discours détonant.
_ Je vois vos yeux et cela me suffit. J'ai parcouru des terres immenses et des mers déchainés pour les voir. Piètre récompense me direz vous. Mais je vous demanderais de vous taire en cet instant tragique, car nul n'a le droit, ni ce soir ni demain, de ne pas vouloir le meilleur pour les gosses qui nous attendent dehors. Savez vous ce que je vois dans vos yeux ? Je vois la mort évidemment ! Je vois les peines qui déchirent vos âmes de suie, je vois les larmes et la sueur, le sang parfois, la haine souvent. Mais je n'attendrais pas une seconde de plus pour vous dire ce qui doit se passer. Non pas ce qui vous arrange, mais ce qu'il FAUT faire ! Messieurs, je ne vous demanderais pas de garder la tête haute ni de penser au mot " fierté " ou même " patrie ". Pensez seulement à une chose :
Que vous soyez de front ou de réserve, la mort sera là pour vous déchiqueter.
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Stéphane avait raison. Sur l'estrade de bois miteux, il posait un pieds, regardait la foule grise et morne, et posait l'autre. De sa superbe jaillissait des étincelles et des myriades de feux-follets. Sans fausse note en sa voix, il commençait un discours détonant.
_ Je vois vos yeux et cela me suffit. J'ai parcouru des terres immenses et des mers déchainés pour les voir. Piètre récompense me direz vous. Mais je vous demanderais de vous taire en cet instant tragique, car nul n'a le droit, ni ce soir ni demain, de ne pas vouloir le meilleur pour les gosses qui nous attendent dehors. Savez vous ce que je vois dans vos yeux ? Je vois la mort évidemment ! Je vois les peines qui déchirent vos âmes de suie, je vois les larmes et la sueur, le sang parfois, la haine souvent. Mais je n'attendrais pas une seconde de plus pour vous dire ce qui doit se passer. Non pas ce qui vous arrange, mais ce qu'il FAUT faire ! Messieurs, je ne vous demanderais pas de garder la tête haute ni de penser au mot " fierté " ou même " patrie ". Pensez seulement à une chose :
Que vous soyez de front ou de réserve, la mort sera là pour vous déchiqueter.
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